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25.1.15

Une législative qui semble jouée d’avance

Alexis Tsipras, à la tête du parti Syriza, lors d'un meeting à Athènes, le 22 janvier. (Photo Orestis Panagiotou. AFP)

Alexis Tsipras, à la tête du parti Syriza, lors d'un meeting à Athènes, le 22 janvier.Maria MALAGARDIS

Anticipant l’échec des autres partis, la campagne s’est focalisée sur «le jour d’après», celui où Syriza gouvernera.

«Nous prendrons d’abord Athènes, puis Madrid !» : jeudi soir, les paroles de Pablo Iglesias donnaient le ton de la campagne électorale qui s’achève ce week-end en Grèce. Le leader de Podemos, le parti antiaustérité espagnol, était venu soutenir Aléxis Tsípras pour son dernier meeting à Athènes. Sur la place Omonia, au centre de la capitale grecque, l’image avait valeur de symbole : Podemos comme Syriza, la coalition de la gauche radicale grecque dirigée par Tsípras, incarnent les forces qui s’opposent à la cure de rigueur imposée par Bruxelles et le Fonds monétaire international.


Or pour la première fois, Syriza se trouve aux portes du pouvoir, quasi assuré de remporter les élections législatives anticipées qui se déroulent dimanche en Grèce. Aux derniers jours de la campagne, sa victoire possible n’était même plus un sujet de débat. Seul enjeu discuté : quel sera le score obtenu par Syriza, lui permettant ou non de former seul un gouvernement.
Atterrissage. De fait, la campagne électorale s’est focalisée sur ce fameux «jour d’après», anticipant ainsi l’échec des autres partis. A commencer par Nouvelle Démocratie, arrivé en tête des précédentes élections et qui dirigeait le pays depuis 2012, avec les socialistes grecs du Pasok. La publicité politique étant autorisée sur les chaînes de télé grecques, Nouvelle Démocratie n’a pas lésiné sur les effets apocalyptiques pour décrire un pays plongeant dans la faillite si Syriza accédait au pouvoir, dans l’un de ses derniers spots de campagne (lire ci-dessous). Avec un peu plus d’humour, le Pasok a, lui, imaginé un avion de ligne piloté par Syriza et annonçant à des passagers de plus en plus inquiets un atterrissage en zone inconnue. La situation est inédite en Grèce où pendant trente-cinq ans Nouvelle Démocratie et Pasok se sont régulièrement succédé au pouvoir. Mais la crise a bouleversé le paysage politique, faisant plonger les deux partis dominants et suscitant un éparpillement des voix qui en réalité complique le jeu politique.
«Pour la première fois, c’est la troisième force qui est importante dans ce pays», expliquait dans son propre spot de campagne Stavros Theodorakis, le leader de Potami («la rivière»). Un parti plutôt centre gauche et proeuropéen créé il y a tout juste un an lors des élections européennes par cette ex-star de la télévision et qui pourrait effectivement occuper la troisième place, pour l’instant au coude à coude dans les sondages avec les néonazis d’Aube dorée.
Mais ce que les sondages ne savent pas prédire, c’est le taux d’abstention qui sortira des urnes. Les électeurs grecs observent avec une certaine passivité l’effervescence qui gagne l’Europe à la perspective de l’arrivée au pouvoir d’un parti antiaustérité. Car les Grecs n’ont pas vraiment choisi ces élections. Elles leur ont été imposées après l’échec des députés en trois tours de scrutin à élire un nouveau Président de la République.
Exténués. Si Syriza triomphe dimanche, ce sera grâce à des électeurs fatigués, plus exténués que révoltés. D’autant que la «génération sacrifiée», les plus jeunes, condamnés au chômage ou aux petits boulots à 400 euros, seront en partie exclus du scrutin. 100 000 jeunes qui auront 18 ans cette année sont en effet privés de vote. Ils auraient pu en principe être enregistrés sur les listes et voter (même s’ils atteignent leur majorité en décembre), mais le gouvernement a invoqué une campagne électorale trop courte (trois semaines) pour anticiper cet enregistrement qui se déroule d’habitude en février. Reste que même Syriza ne s’est pas trop battu pour ses voix perdues, tant la victoire semble assurée d’avance.
M.M. (à Athènes)
http://www.liberation.fr/monde/2015/01/23/une-legislative-qui-semble-jouee-d-avance_1187434

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